Le sommeil de l’enfant s’inscrit dans la continuité du sommeil du nourrisson. Il va continuer tout au long de l’enfance sa maturation pour se stabiliser peu à peu et présenter de plus en plus de caractéristiques communes avec le sommeil de l’adulte. Il est important de mettre en place des mesures adaptées et, éventuellement, de prendre en charge  par exemple, des difficultés d’endormissement ou de réveils nocturnes persistants. De plus, à cette période de la vie,  le sommeil, en pleine maturation,  est plus propice à la survenue de ce que l’on appelle les parasomnies. L’application de mesures d’hygiène de sommeil dès cet âge et leur compréhension par les enfants est la meilleure manière de les aider à avoir un bon sommeil.

Quelles sont les durées de sommeil recommandées pour les enfants ?

 

Les durées recommandées de sommeil par 24 heures dépendent avant tout de l’âge de l’enfant. La National sleep Foundation, en 2017, a évalué les durées du sommeil par tranches d’âges.

 

Soit des durées moyennes de :

⦁ 12 heures pour un enfant de 3 à 5 ans,
⦁ 11 heures pour un enfant de 5-6 ans,
⦁ 10 à 11 heures  entre 7 et 12 ans.

Attention, les particularités individuelles de l’enfant sont à prendre en compte pour fixer des horaires ou des objectifs de sommeil : est-il court ou long dormeur ? Est-il du matin ou du soir ?

Au cours de ces dernières décennies, le temps de sommeil moyen des enfants a diminué du fait d’un coucher plus tardif le soir, souvent lié à des contraintes d’organisation familiale lorsque les deux parents travaillent, mais également aux nouvelles activités de la soirée. Les médecins du sommeil s’inquiètent des répercussions de la dette de sommeil qui peut en résulter, car il semble que les conséquences soient très sérieuses sur la santé des enfants (voir Privation de sommeil )

Évolution de l’organisation du sommeil

L’organisation du sommeil de l’enfant, dépend comme chez l’adulte, d’une part, d’un système relié à la pression du sommeil (on parle de régulation homéostatique) et, d’autre part, d’un système relié à l’alternance du jour et de la nuit (on parle de régulation circadienne). Ces deux systèmes de régulation vont intervenir pour permettre à l’enfant de s’endormir aux heures habituelles.
Les besoins de sommeil vont progressivement se modifier entraînant une diminution du temps total de sommeil par 24 heures, avec une augmentation du sommeil de nuit et une diminution du nombre et de la durée des siestes.
A partir de 2 ans, le sommeil de nuit, qui était fragmenté, va se consolider progressivement ; les éveils nocturnes seront moins fréquents.

Le sommeil devient principalement nocturne entre 3 et 6 ans suivant les enfants. Il s’organise en cycles de sommeil dont la durée varie en fonction de l’âge :
⦁ 75 minutes vers 2-3 ans.
⦁ 90 minutes vers 4-5 ans (même durée que l’adulte).
⦁ Vers l’âge de 5 ans, un enfant fait 6 à 7 cycles de sommeil au cours de la nuit.

L’enfant s’endort en sommeil lent. Entre 2 et 6 ans, le temps d’apparition du sommeil paradoxal s’allonge, passant de 1 à 2 heures à 6 ans.. Le sommeil paradoxal se déplace nettement vers la deuxième partie de nuit et il représente, comme  pour l’adulte,  entre 20 et 24% du temps de sommeil.

Hypnogramme d’un enfant de 6 à 11 ans

Tout enfant présente dans la nuit quelques moments d’éveil d’une durée de quelques minutes. Ces éveils sont normaux et, l’enfant se rendort sans l’intervention des parents, quand tout va bien.
Néanmoins, les transitions entre les différents stades de sommeil ne sont pas encore fluides et peuvent provoquer certains troubles comme des accès de somnambulisme ou des terreurs nocturnes.

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Quels sont les perturbateurs du sommeil de l’enfant ?

Le rythme de sommeil peut rapidement être perturbé par un environnement non propice ou par des habitudes de vie inadéquates. Ces perturbations peuvent entraîner des modifications de l’organisation du sommeil.
Chez l’homme, l’horloge biologique principale est située dans les noyaux suprachiasmatiques, minuscule zone cérébrale profondément enfouie dans le cerveau. Véritable chef d’orchestre, elle coordonne les différents rythmes du corps : lancement du sommeil après l’éveil, rythme des sécrétions hormonales, variations de la température du corps, des divisions cellulaires… Elle a son rythme propre qui est proche de 24 heures (plutôt moins de 24 heures pour les individus du matin et plus de 24 heures pour ceux du soir). Le fait d’être du matin ou du soir est appelé le chronotype ; il est déterminé génétiquement et peut être marqué dès l’enfance.
Finalement, pour bien dormir, il faut chouchouter son horloge biologique !

Il s’agit de :

⦁ Mettre en place des « donneurs de temps » : heures de repas régulières d’un jour à l’autre, sorties à l’extérieur chaque jour, heures de coucher et de lever régulières d’un jour à l’autre, même le week-end ou en vacances.

⦁ Respecter ses propres caractéristiques de sommeil : court ou long dormeur, du matin ou du soir… une bonne manière de connaitre ses besoins est de voir ce qu’il se passe après 10 jours de vacances, en l’absence de contraintes, donc sans réveil quand on maintient une heure de coucher raisonnable, sans dette de sommeil…

⦁ Veiller à bien utiliser la lumière : exposition suffisante le matin, mais limitée le soir en évitant en particulier les écrans des ordinateurs, téléphones et tablettes.

Que faut-il savoir sur la sieste ?

La sieste se déroulera idéalement en début d’après-midi.
Elle est composée principalement de sommeil lent profond et ne contient que très peu de sommeil paradoxal.
Elle disparaît en général entre 3 et 6 ans. Cependant, il n’est pas rare qu’un enfant de 2 ans ne fasse plus de sieste, surtout si la durée de son sommeil de nuit est importante. Lorsque l’enfant ne fait plus la sieste, le sommeil de la première partie de la nuit se réorganise : le sommeil lent profond sera plus présent et la première apparition de sommeil paradoxal survient plus tardivement.

L’enfant entre 4 et 12 ans est normalement très vigilant dans la journée. Il semble en forme mais s’endormira rapidement le soir, dans un sommeil très profond. La réapparition régulière des siestes doit nous conduire à rechercher une cause médicale ou une anomalie du sommeil ou de la vigilance…
Les horaires des siestes sont très importants : une sieste imprévue et/ou trop tardive peut parfois décaler ou rendre difficile l’endormissement du soir car la pression de sommeil n’arrive plus à son maximum au moment de l’heure habituelle du coucher.

 

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