Réponses aux questions sur le sommeil de l’enfant

Comment expliquer que beaucoup d’enfants refusent systématiquement d’aller se coucher le soir, malgré la demande de leurs parents ?

« J’ai pas sommeil ! » Tous les soirs, c’est la même histoire ! Pourquoi la plupart des parents bataillent avec leurs enfants pour les envoyer au lit ?
Certains d’entre eux ont reçu un mauvais apprentissage des conditions d’endormissement. Les parents les ont habitués, petits, à s’endormir dans leurs bras. Le jour où ils se retrouvent seuls dans leur lit, cela leur pose un problème. Lorsqu’un enfant refuse d’aller se coucher, il est possible, aussi, que ce ne soit simplement pas le bon moment. Il n’est pas encore en phase de sommeil, son corps ne réclame pas de repos. Aller se coucher signifie se séparer de ses parents. Cette séparation peut, par conséquent, provoquer de l’anxiété chez certains. Il n’est pas rare aussi qu’un petit se relève plusieurs fois avant d’aller définitivement au lit. Il cherche  à attirer l’attention.

Mon enfant se relève plusieurs fois tous les soirs. Que faire ?

Cela dépend de la raison pour laquelle l’enfant ne reste pas dans sa chambre. S’il ne se sent pas en sécurité seul dans son lit, il faut travailler sur ce point, le rassurer. S’il n’était pas encore en phase de sommeil quand ses parents l’ont sommé d’aller se coucher, ils peuvent lui proposer de retourner dans son lit après s’être détendu quelques instants. D’une manière générale, il faut trouver le moyen de rester à l’écoute, tout en trouvant des solutions pour que l’enfant reste dans son lit une fois couché… cela peut être lire au lit 10 minutes de plus puis on éteint, mettre 10 minutes de musique. Si c’est systématique, il faut se demander si l’heure de coucher n’est pas trop précoce (en général, l’enfant n’a aucune difficulté à se lever le lendemain) ou trop tardive (le réveil est douloureux !), et chercher à la décaler en fonction.

Mon enfant s’endort mieux en dehors de son lit. Comment réagir ?

Il est probable qu’il soit inquiet le soir, et ait du mal à s’endormir seul dans son lit. Le message sera plus rassurant pour l’enfant, s’il est toujours le même : « Tu es mieux dans ton lit pour dormir, tu y es en sécurité, c’est le meilleur endroit ». Il faut chercher à l’aider à retrouver le plaisir de se coucher dans son lit le soir, réfléchir au rituel de coucher qui peut participer à sa sérénité. Cela sera d’autant plus facile, que l’enfant aura appris dès son plus jeune âge à s’endormir tout seul et toujours dans son lit. Il est important de dissocier le territoire des parents et celui de l’enfant, l’espace réservé au jour et celui de la nuit. C’est aussi un des éléments qui peut l’aider à mieux dormir.

La sieste peut-elle empêcher les enfants de dormir le soir ?

Tous les enfants ne sont pas égaux devant la sieste. Certains n’en manifestent plus le besoin dès l’âge de 1 an, d’autres l’abandonnent à 6 ans… Il faut voir si l’enfant en a réellement besoin en repérant une éventuelle fatigue dans la journée (qui peut se manifester par un excès d’agitation). Si c’est le cas, elle ne l’empêchera pas de bien dormir la nuit. Les jeunes enfants qui font la sieste peuvent très bien trouver plus rapidement le sommeil le soir que ceux qui ne la pratiquent pas. C’est parfois l’inadéquation de l’horaire qui est en jeu : l’enfant n’arrive pas à s’endormir car il a déjeuné trop tard, ou la sieste s’est éternisée, et repousse sa capacité à s’endormir le soir.

A quelle heure les parents doivent-ils coucher leur enfant ?

Cela dépend, bien entendu, de l’âge. Il se dessine une tendance à coucher les enfants de plus en plus tard… Les jeunes enfants avant 6 à 8 ans devraient pouvoir être couchés régulièrement avant 20h30. Pour les plus âgés, ne pas dépasser 21h30 semble un point important. Ce qu’il faut, c’est éviter les trop grandes variations. Enfin, attention à ne pas être « chronorigide » ! Il est préférable pour les parents de se fixer des tranches horaires plutôt que des heures fixes. Demander à son enfant de dormir alors qu’il n’est pas en phase possible de sommeil risque de le mettre en situation d’échec ce qui peut alimenter l’anxiété vis-à-vis du sommeil, par contre l’encourager à se coucher pour avoir une activité calme comme la lecture avant d’éteindre, quand il se sent prêt, peut l’aider à régulariser son rythme.

Partage de chambre avec son frère/sa sœur, est-ce un problème ?

Certains enfants peuvent se trouver rassurés de partager leur chambre ; d’autres seront en difficulté parce qu’ils sont réveillés par l’aîné qui va se coucher ou alors, être plus difficile à mettre au lit parce qu’ils veulent rester éveillés avec les « grands ». L’idéal, il est vrai, est qu’il ait son environnement pour avoir son propre rythme de sommeil. Mais beaucoup de familles n’ont pas ce choix de plusieurs chambres et doivent alors tenter d’aménager au mieux l’espace sommeil de chacun en trouvant des solutions pour respecter les rythmes : paravent, lampes de chevet dirigeables… l faut réfléchir à tout ce qui peut dissocier l’espace et minimiser les difficultés.

Peut-on laisser la lumière allumée ?

Une petite veilleuse, une porte ouverte qui laisse passer un filet de lumière, ne posent aucun problème pour le sommeil de l’enfant et suffisent en général à le rassurer.
Il faut en revanche éviter une atmosphère lumineuse identique à celle de la journée : l’intensité lumineuse est un signal important pour nos horloges biologiques qui ont un rôle déterminant pour le déclenchement du sommeil.

Pourquoi les écrans sont-ils déconseillés avant l’endormissement ?

Les écrans des smartphones, des tablettes et des ordinateurs délivrent une lumière stimulante qui retarde l’endormissement et risque de fragmenter le sommeil. De plus, devant un ordinateur, on est actif, on est dynamisé par l’activité à laquelle on participe, donc on lutte contre le sommeil sans s’en rendre compte et on laisse passer les signes de fatigue. En outre, les messageries instantanées ou les jeux en réseaux sont des moyens d’échanges entre jeunes, qu’il est difficile de quitter quand on le souhaite… on peut en être un peu prisonnier sans le savoir, car il s’y passe toujours quelque chose !
Il convient donc d’éviter les activités sur écran deux heures avant l’heure de coucher ; c’est une bonne manière de limiter le temps passé sur les écrans de nos enfants, ce qui est important  pour les aider à développer la diversité de leurs activités et leur créativité !